Project details
- Dates2017 - 2023
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Eutélie
Il n’y a rien que des corps. C’est une collection de corps devenus sculpture. C’est de la sculpture.
Le corps n’est pas seul, il est différent, il est augmenté, il est appareillé. Le corps est chargé d’une excroissance qui le modifie en autre chose. Le corps n’évolue plus seul, il est contraint avec cet objet qui l’habite. Le corps est devenu matière, argile à modeler, à façonner ; le corps et l’objet ne font plus qu’un. L’un semble vouloir absorber l’autre pour en modifier son caractère intrinsèque. L’objet perd son appartenance médicale. Détourné de sa fonction première, il transcende le corps.
Le corps se contorsionne, repousse ou absorbe l’objet. La tension des membres interroge sur la possibilité de se débarrasser de cet objet. Le calme dévoile l’acceptation de cette emprise. C’est alors que la fusion des deux semble la prochaine étape.
Le corps et l’objet s’entremêlent et forment ensemble quelque chose de nouveau. Cette collection de corps – sculptures relate les différents états de corps possibles.
Les indices colorimétriques ont disparu au profit de leur matière, de leur brillance, de leur transparence, de leur caractère sculptural. A la manière des marbres devenant blanc en photographie, le modelé se veut délicat, presque velouté. La fusion corps – objet en est d’autant plus forte.
La classification des genres a changé : portrait, nu, nature morte, sculpture s’entrecroisent pour devenir autre chose : du corps. Les frontières des domaines débordent : la photographie se fait sculpture.
Le vrai médium est la lumière, le vrai enjeu, de la sculpter, de la mettre en espace dans une quête paradoxale de l’immatériel. Impeccable ou morcelée, contrastée ou nuancée, brutale ou douce, celle-ci décline d’infinies narrations de la manière d’habiter l’espace du corps, des formes, du monde.
« Je vois les choses comme des sculptures, comme des formes qui occupent un espace »
Robert Mapplethorpe.